Les services de la Police nationale togolaise ont annoncé ce jour une avancée majeure dans la lutte contre un réseau criminel particulièrement violent, impliqué dans une série de vols à main armée, de cambriolages et de viols collectifs. Deux des membres de ce réseau ont été arrêtés, tandis qu’un troisième est activement recherché avec l’aide d’INTERPOL.
Un réseau criminel bien organisé
Depuis 2021, les autorités togolaises ont enregistré plusieurs cas de vols aggravés, caractérisés par une violence extrême. Les criminels, opérant en groupe de trois ou quatre individus, cagoulés et armés de pistolets automatiques, se déplacent à bord d’un véhicule. Leur méthode est implacable : ils ligotent leurs victimes à l’aide de fils, les menacent avec des armes à feu, et commettent des viols collectifs sur des femmes avant de s’enfuir avec des biens de valeur.
Les deux suspects actuellement en garde à vue sont identifiés comme Alphonse BB., un Ivoirien de 30 ans résidant à Agodéké, et Yannick (alias Dieudonné), un Togolais de 23 ans né en Côte d’Ivoire et vivant à Ablogamé. Les perquisitions menées à leurs domiciles et dans leur véhicule ont permis de saisir des armes, des outils de cambriolage, des cagoules et des tenues noires utilisées pour se faire passer pour des agents des forces de l’ordre.
Des crimes odieux et répétés
Les enquêteurs ont établi que ce réseau est responsable de plusieurs crimes graves, dont des vols à main armée, des cambriolages et des viols collectifs. Parmi les faits les plus marquants :
- Le 14 août 2022, à Agbata Gbodjomé, ils ont attaqué un couple à son domicile, ligoté le mari sous la menace d’une arme à feu, et emporté 9.150.000 F CFA ainsi que des bijoux de valeur.
- Le 26 juillet 2022, à Gbodjomé, ils ont tiré sur un homme avant de commettre un viol collectif sur sa compagne et de voler l’équivalent de 8.433.000 F CFA. Ce cas, largement relayé sur les réseaux sociaux, avait suscité une vive émotion dans la population.
- Le 22 mai 2022, à Baguida, ils ont cambriolé une résidence, volé 700.000 F CFA et violé une mineure de 16 ans.
- En mars 2020, à Agbavi, ils ont braqué une revendeuse de produits pharmaceutiques, emportant 20.000.000 F CFA.
En plus de ces crimes commis dans des résidences privées, le réseau a également ciblé des pharmacies, des agences de microfinance et des stations-service. Par exemple, le 18 août 2022, ils ont dérobé 835.000 F CFA à la pharmacie Shamma à Amandahomé, et le 8 août 2022, ils ont volé 3.000.000 F CFA à la pharmacie Zanguera.
Un troisième suspect en fuite
Le troisième membre du réseau, LATH Barthelemy Lebain, alias LEMY ou OUEDRAOGO Barthélemy Jean-Yves, est toujours en fuite. Les autorités togolaises collaborent avec INTERPOL pour le localiser et l’arrêter. Les victimes, montrant un courage remarquable, ont formellement identifié leurs agresseurs, ce qui a permis aux enquêteurs de progresser rapidement dans cette affaire.
Appel à la population
La Police nationale togolaise a salué l’engagement de la population dans la lutte contre l’insécurité et a lancé un appel à témoins. Toute personne disposant d’informations sur le suspect en fuite ou sur d’autres individus impliqués dans des activités criminelles est invitée à se manifester auprès des services de sécurité les plus proches.
Vers une réponse judiciaire ferme
Les deux suspects arrêtés seront prochainement présentés au Procureur de la République pour répondre de leurs actes. Les autorités togolaises réaffirment leur détermination à faire du Togo un espace plus sûr et à poursuivre tous les individus impliqués dans des crimes aussi odieux.
Ce démantèlement marque une étape importante dans la lutte contre la criminalité organisée au Togo, mais il rappelle également l’importance de la vigilance et de la collaboration entre les forces de l’ordre et la population pour prévenir de tels actes à l’avenir.