La capitale sénégalaise s’apprête à devenir, du 24 au 28 octobre, l’épicentre d’une mobilisation internationale contre l’impérialisme. Une conférence d’envergure réunira des militants venus des quatre coins du monde autour du thème « Panafricanisme de combat et anti-impérialisme », rassemblant plus de 25 organisations africaines et d’afro-descendants, aux côtés d’une trentaine d’organisations internationales.
Une réponse aux crises mondiales
« Nous le voyons à travers ce qui se passe en Ukraine, nous le voyons à travers ce qui se passe en Palestine, nous le voyons à travers ce qui se passe au Soudan, en RDC », déclare Mme Augusta Epanya, Coordinatrice Générale de la Dynamique Unitaire Panafricaine (DUP), dans un entretien accordé à L’Alternative. Pour elle, ces foyers de tension sont autant de manifestations d’un système impérialiste qu’il faut combattre de manière coordonnée.
De la théorie à l’action
L’originalité de cette rencontre réside dans sa volonté de dépasser les discours pour construire des stratégies concrètes. « Ce que nous espérons, c’est faire connaissance, découvrir les militants des différents pays… et commencer à développer des stratégies communes, des stratégies collectives, des stratégies cohérentes », explique Mme Epanya.
Redéfinir le panafricanisme
La conférence entend également clarifier la notion même de panafricanisme. « Il y a aujourd’hui un panafricanisme bourgeois, pro-impérialiste, qui finalement maintient l’ordre établi », dénonce la coordinatrice de la DUP. En opposition à cette approche, les organisateurs prônent un « panafricanisme de combat » inspiré des enseignements de Kwame Nkrumah, visant la construction d’une Afrique véritablement indépendante et unifiée.
Une alliance internationale
Au-delà de la dimension africaine, l’événement se veut un pont entre les luttes anti-impérialistes à travers le monde. « Dans tous les pays impérialistes, cette lutte est aussi menée par des forces politiques », souligne Mme Epanya, évoquant notamment celles qui « promeuvent la rupture avec le capitalisme ».
Cette conférence de Dakar s’annonce ainsi comme un moment charnière dans la construction d’un front international contre l’impérialisme, associant le combat pour l’unité africaine à une lutte plus large pour un nouvel ordre mondial. Elle illustre la volonté des organisateurs de dépasser le cadre traditionnel du panafricanisme pour l’inscrire dans une dynamique mondiale de transformation sociale.