La récente affaire du riz impropre à la consommation déversé sur un dépotoir à Agoè-Nyivé 2 a secoué l’opinion publique togolaise. BB Lomé, l’entreprise brassicole identifiée comme responsable, a publié un communiqué visant à clarifier la situation. Cependant, cette déclaration soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses, laissant de nombreux aspects de cette affaire dans l’ombre.
Des explications insuffisantes
Le communiqué de BB Lomé, bien qu’il reconnaisse les faits, reste superficiel sur plusieurs points cruciaux. BB Lomé affirme avoir procédé à une « destruction contrôlée » du riz, mais ne précise pas la méthode employée. S’agissait-il d’une incinération ou d’un simple déversement ? L’entreprise mentionne la présence d’un huissier de justice sans fournir son identité ni les détails de son rapport. Aucune mention n’est faite d’une éventuelle autorisation de la mairie pour utiliser la décharge publique à ces fins. Les précautions prises pour empêcher l’accès du public au site pendant l’opération ne sont pas détaillées. Enfin, le communiqué ne précise pas la quantité totale de riz déclassé, ni la proportion qui a pu être récupérée par le public.
Face à ces lacunes, plusieurs interrogations légitimes se posent. Pourquoi BB Lomé a-t-elle choisi de détruire ce riz dans une décharge publique plutôt que dans ses propres installations ? Quelles mesures concrètes l’entreprise compte-t-elle prendre pour éviter la répétition d’un tel incident ? Comment BB Lomé justifie-t-elle l’apparent manque de sécurisation du site pendant l’opération ? L’entreprise a-t-elle mené une évaluation des risques sanitaires pour les personnes ayant potentiellement consommé ce riz ? Quelles sont les procédures habituelles de l’entreprise pour la gestion des produits déclassés, et pourquoi ont-elles apparemment échoué dans ce cas ?
Un appel à la transparence et à la responsabilité
Cette affaire souligne la nécessité d’une plus grande transparence de la part des entreprises opérant au Togo, en particulier lorsqu’il s’agit de questions de santé publique. Les autorités compétentes, notamment les services phytosanitaires et la municipalité d’Agoè-Nyivé 2, doivent également clarifier leur rôle dans cette affaire et expliquer comment une telle situation a pu se produire.
Il est crucial que BB Lomé fournisse des réponses détaillées à ces questions et que les autorités mènent une enquête approfondie sur cet incident. La santé publique et la confiance des consommateurs sont en jeu, et elles ne peuvent être préservées que par une transparence totale et une prise de responsabilité claire.
La Rédaction