Lors d’un point de presse tenu ce samedi, le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a annoncé la rupture de l’accord de coopération militaire avec la France. Cette décision, qualifiée de stratégique, vise à renforcer la souveraineté nationale et à réorienter la coopération internationale du Tchad, en particulier dans le domaine militaire.
Le chef de l’État a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la souveraineté nationale et de réorienter la coopération internationale du Tchad, en particulier dans le domaine militaire, pour mieux répondre aux défis contemporains. « Cette décision n’a pas été prise à la légère », a précisé Mahamat Idriss Déby Itno, soulignant qu’elle était le fruit d’une réflexion approfondie. Il a rappelé que l’accord de coopération militaire entre le Tchad et la France, bien qu’utile dans le passé, était devenu obsolète face aux réalités actuelles de sécurité et de géopolitique.
Selon le président tchadien, cet accord ne répondait plus aux besoins de défense du Tchad, ni à ses priorités stratégiques. Il a souligné l’importance d’une armée tchadienne plus autonome et responsable, mettant en avant les prouesses des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), qui ont fait leurs preuves en matière de lutte contre le terrorisme et de défense du territoire national.
Dans ce contexte, la rupture de l’accord militaire avec la France devrait permettre de renforcer l’engagement et la responsabilité des FDS, en leur offrant davantage de latitude pour accomplir leur mission régalienne de protection de la patrie. Le chef Suprême des Armées a également souligné que la présence militaire française au Tchad n’était pas fondée sur une base réciproque, un principe essentiel dans toute relation internationale. Ce manque de réciprocité justifie, selon lui, le choix de réorienter la coopération avec la France vers des domaines plus en adéquation avec les priorités nationales, sans que cela ne remette en cause les relations diplomatiques entre les deux pays.
Le numéro 1 tchadien a précisé que la décision de rompre l’accord militaire ne signifiait pas un rejet de la coopération internationale, mais plutôt une redéfinition des priorités du Tchad en matière de défense. Cette réorientation vise à mieux répondre aux défis contemporains et à renforcer la capacité du Tchad à assurer sa propre sécurité.
Cette annonce a suscité des réactions diverses au sein de la communauté internationale et des observateurs locaux. Certains saluent cette décision comme un pas vers une plus grande autonomie et souveraineté du Tchad, tandis que d’autres s’interrogent sur les implications à long terme pour la sécurité régionale.
La France, de son côté, n’a pas encore officiellement réagi à cette annonce. Cependant, il est probable que cette rupture ouvre la voie à de nouvelles discussions et négociations entre les deux pays pour redéfinir les termes de leur coopération future.
En conclusion, la décision du Tchad de rompre l’accord de coopération militaire avec la France marque un tournant stratégique pour le pays. Elle reflète une volonté de renforcer la souveraineté nationale et de réorienter la coopération internationale pour mieux répondre aux défis contemporains. Cette initiative pourrait également servir de modèle pour d’autres nations africaines cherchant à affirmer leur autonomie et à redéfinir leurs relations avec les puissances étrangères.
